Porter plainte pour adultère ou infidélité : vos droits et démarches expliqués par un avocat

En tant qu’avocat spécialisé dans le droit de la famille, je vous propose d’aborder un sujet délicat : le dépôt de plainte pour adultère ou infidélité. Cet article a pour objectif de vous informer sur les droits et démarches à suivre en cas de suspicion d’adultère et d’infidélité au sein du couple.

1. Comprendre l’adultère et l’infidélité en droit français

L’adultère est une notion juridique définissant l’entretien volontaire de relations sexuelles en dehors du mariage par l’un des époux. En France, l’adultère était autrefois considéré comme un délit pénal. Toutefois, la loi du 17 mai 1978 a abrogé cette incrimination pénale. Ainsi, l’adultère n’est plus une faute pénale, mais il demeure une faute civile.

Quant à l’infidélité, elle désigne le manquement au devoir de fidélité entre les partenaires d’un couple, qu’il soit marié ou non. L’infidélité englobe donc également les relations extraconjugales au sein des couples non mariés (concubins, partenaires liés par un PACS).

2. Les conséquences civiles et pénales de l’adultère et de l’infidélité

En tant que faute civile, l’adultère peut avoir des conséquences sur la procédure de divorce. En effet, si l’un des époux souhaite divorcer pour faute en invoquant l’adultère de son conjoint, il devra apporter la preuve de cette allégation. L’adultère pourra alors être retenu comme motif de divorce aux torts exclusifs du conjoint fautif.

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Les conséquences pénales sont en revanche inexistantes, puisque l’adultère n’est plus un délit. Toutefois, certaines actions liées à l’adultère ou à l’infidélité peuvent être pénalement répréhensibles, telles que le harcèlement moral ou la violation de la vie privée (par exemple lorsqu’un époux surveille les communications de son conjoint).

3. Les démarches pour porter plainte pour adultère ou infidélité

Comme évoqué précédemment, l’adultère n’est plus un délit pénal en France. De ce fait, il n’est pas possible de porter plainte au pénal pour adultère ou infidélité. En revanche, si vous êtes victime d’un comportement fautif lié à l’adultère (violence, harcèlement…), vous pouvez déposer une plainte auprès du commissariat ou de la gendarmerie.

Dans le cadre d’une procédure de divorce pour faute, il est essentiel de réunir des preuves solides et incontestables de l’adultère. Vous pouvez par exemple recourir aux services d’un huissier de justice pour constater l’adultère, ou bien solliciter un détective privé pour mener une enquête. Toutefois, ces démarches doivent respecter les règles de droit et ne pas porter atteinte à la vie privée du conjoint.

4. Conseils pratiques pour gérer la situation

Avant de prendre toute décision, il est recommandé de consulter un avocat spécialisé en droit de la famille, qui pourra vous conseiller sur les démarches à suivre et les conséquences juridiques potentielles. Il est également important d’éviter toute action illégale (violation de la vie privée, harcèlement…) qui pourrait nuire à votre propre cause.

Enfin, il convient de garder à l’esprit que le dialogue et la médiation peuvent parfois être des solutions préférables à une procédure judiciaire longue et coûteuse. La médiation familiale peut ainsi permettre aux époux de trouver un accord amiable sur les conséquences du divorce (garde des enfants, partage des biens…).

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Résumé :

Dans cet article, nous avons abordé le sujet délicat du dépôt de plainte pour adultère ou infidélité, en expliquant les droits et démarches applicables en droit français. L’adultère n’étant plus un délit pénal, il n’est pas possible de porter plainte à ce titre. Toutefois, il demeure une faute civile pouvant être retenue dans le cadre d’un divorce pour faute. Il est donc essentiel de consulter un avocat spécialisé en droit de la famille pour être conseillé et accompagné dans vos démarches.